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Souche (Mots bègues)

Saignante bûche A terre couchée Déchiquetée, Éloignée de sa souche pleurs étouffés Aux lois subies Infestées Aux mots de justice Ocre rouge sang Sans parole Au silence dénudé Froidure raideur Hiver désertique ... …de l’autre côté Au-delà  de l’horizon blême Automnes et étés Se brûlent les souvenirs Autrefois tenus Dans les mains bègues de la cité Comme des racines sans eau Dans un oasis éteint Rhizomes inféconds... ... …l’histoire ne m’apporte Ni passé, ni présent… Mais un futur grelotant ... …Oseras-tu dire A ta femme en couche A ton enfant naissant L’aigre douceur de la feuille de bananier Ton verbe saura-t-il évoquer la chenille Le grillon ou la sauterelle Toi qui es parti… ... Aujourd’hui tu as appris Que ta vie n’a qu’un prix Corps mortel... ...Ton voyage n’est que dérision Illusoire changement C’est une déraison… ... ...Dans ton exil aride Seul et ivre du temps ...

L'ombre

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Je l'ai dit En langue de cœur Où coule chaude La rivière Amour Malgré la faille Je l'ai crié Le corps en transe Sans aucun détour Tu n'as vu que mon ombre Tu n'as entendu Que l'écho Du cri de la peine Qui emplit les entrailles Resté dans la nuit sombre Tu ne m'as pas vu Bien entendu I l y a de la tension Je ne peux franchir la porte Que tu as refermée Sans faire attention Il me reste encore Un chant d'espoir J'attends que tarisse La source de mes larmes Le silence n'est pas un désert J'attends que se minimise L'indifférence et la distance Ce n'est point de désespoir Que je parle ainsi Je te veux tout le bonheur du monde Au plus près de moi Au plus profond de ce cœur transi Il y a une lumière vive Je veux qu'elles soient pleines De promesse et de jouissance Les journées à venir Sachant que tôt ou tard Le temps nous emporte Comme il est dit

Glissant

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Ne faiblissent flammes D’o ù jaillit la substantielle moelle De mes pens ées d’âpre lutte Combat rude en dé dale   Ne tarissent point sources Où  coule l’ onde  de vie Qui lave nos visages en voile Avilis par l’unique pensée Aux pinceaux fébriles Se traceront sur la toile La raison et la liberté La force de notre amour  piétiné Pour l'homo-sapiens Comme Édouard Nous irons vers l’azur Soutenir le « tout-monde » Dans une langue de fraternit é Nos plumes  ré volt ées et acérées Écriront  une histoire féconde Qui dit la véritable humanité Ne faiblissent flammes Et assouvissent la conscience de l’univers Nous saisissant de l'égalité Nous atteindrons le sommet du verbe S’aimer vivre Débout dans toute notre créolité

Partir

Le gris sombre de nues Du ciel suspendu Au sommet de la montagne Et la pâle lune Qui souriait à l'horizon Comme un nourrisson Les oiseaux  s'envolaient Croassant dans la nuit morne Nuit aux soleils artificiels Nuit aux étoiles filantes Qui emportaient nos vœux De surconsommation Vers le doux firmament Pleurer Errant comme un feuille morte Dans une douce béatitude d'automne Empreinte d'innocence Le chant du fleuve Qui baigne la cité est lourd et monotone De méandre en méandre Il berce d'illusions Cité de ferrailles et de béton Tours infernaux De banlieues machiavéliques Je suis tombé Et me suis égaré Dans des promenades sans issue De la Cité sans concorde Sur les terres d'hommes toujours empressés Asservis, formatés, économiques Dans le gris de nues Du ciel suspendu Au sommet des barres immeubles Et de tours de la cité Babel Hauts comme des montagnes Sur les ponts de chimères Allant d'une à l'autre rive Pour mie...

Femme

Je veux qu'en toi Rayonne, Ô Sirène En bois d'ébène Les soleils azurés De tropicaux matins Que tes bras pour moi Restent le havre De paix et d'amours Je veux que te chantent Troubadours Et que Griots et poètes A chacune de tes  apparitions vespérales Te louent, t'adulent Que chaque jour à tes lèvres en fleur s'affiche Le sourire d'archanges De fées et de mages Qu'à chaque instant Y fleurisse la pensées des sages Femme ma sœur Mère de ma terre Racine, ma source Femme mère et libre Femme mon avenir Miroir de mon âme Je veux dire je t'aime Maîtresse, ma sœur Je te veux  Tel un enfant Au mille et un caprices Femme ma femme Asile de mon exil, Mère de mes amours Je veux te redire Que de nuit comme de jour Je t'aime

Choix cornélien

J’ai choisi d’admettre Que la plaie reste ouverte J’ai fini par reconnaître Le poids du temps qui s’impose La défaite au combat Et l'amertume qui inonde Les chemins de l’exil Sur les voies de funestes amours J’ai fini par apprendre Qu’il ne suffit pas de paraître Pour se dire être Seul compte l’instant, le présent L'instinct de survie Le tourment et le feu du moment Le tourment et la traîtrise du temps produit J’ai enfin accepté De ne plus admettre L’amour  hasardeux Comme le renoncement L’exil est fou d'espérance Dans le tranchant de l’inadmissible J’ai choisi De me soumettre De ne plus combattre Pour éprouver le vide Des heures qui se défilent Contre monts et fantômes Pour combattre mes folles envies  Et mes désirs alanguis Vivre tel le gui Aussi haut perché que l'arbre Qui te porte Vivre comme une fougère Aux caprice des vents Existence légère, anonyme Existence sans exigence Par toutes les saisons Anonyme dans la foule ...

Contre-vox

Voici ces quelques notes faites sur les deux ouvrages intitulés  « CARNET D’EXTRAITS DE CALEPINS  d’Eric DEJAEGER et «POUR ADVENIR » de Jacques GIRARD.  En effet, le premier, dans sa simplicité de langage est profondément touchant. Je me suis amusé avec son verbe, j’ai joué leur jeu, j'ai paraphrasé et même commenté. J'ai ouvert une piste personnelle, pas toujours évidente mais tout de même intéressante, qui m'a permis de marcher sur les pas de leur réflexion et poursuivre l'absurdité dans laquelle ils nous engagent :  « Notre lit était si étroit que nous ne pouvions dormir qu’enlacés. Parfois, notre mauvaise humeur le rendait immense. » Ce bonheur d’aimer et d’être aimé ; cette force attractive de l’amour tel est « notre lit… si étroit ».   Mais la pique, la pointe, le mensonge, la colère, l'inquiétude, le stress amplifiés par  « le mal-vie, le mal- être   ou par la frustration, grossissait la peur de l'autre ». Ainsi naissait la peur de...