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Ici la montagne

Ici Debout Mes pieds Trempés Dans la rosée Matutinale Devant La montagne Elle si haute Dont les cimes Tutoient Les nues Bleues azures Est-ce Parjure Que de le dire Est-ce Ignominie Que d’Oser L’arpenter La montagne Je vais Monter Aller là haut Je n’ai plus Peur de la terre Je n’ai plus Peur de la terre Car Je suis à la terre Ce qu’elle est Pour moi J’irai là haut Et frôlerais Les nues Au sommet De la montagne Tel est-il écrit Dans mon destin C’est mon chemin Tel est-il dit Dans le livre Des morts Je suivrai la voie Au clair de lunes Au corps à corps Avec les saisons De jour Comme De nuit J'irai là-haut Cueillir le soleil Là haut Dort Mon rêve Ma « sur – conscience » Là haut siège Ma conscience Et ma liberté Là haut sage Assise Ma paisible Fierté Je vais Monter Là haut Afin que me voient Les étoiles Afin que m'épouse La lune Afin que S’éclaire Mon âme

Tumba du marron

Même les arbres seront en liesse Il dansera ton cœur Au chant cantique Des troubadours de Memphis Fille et fils d'Osiris  Il dansera ton cœur Accordée au feu Comme la peau Tendue du « Tumba » Ta peau négresse Ebène  Tannée à l'ardent soleil Généreux et insolent Des tropiques enflammées Ta peau, belle et luisante Eblouira les foules ensorcelées Que crépitent tes pieds et tes mains Maracas et xylophone « Kumba » et meringue Jazz du Tam-tam Zouk caraïbe et  chachacha  Le son clair du marimba Portera ta parole vers les limbes Comme dans un douloureux accouchement Evacuation la douleur esclavagiste Marron du brésil ou de Cuba Tu ne seras plus jamais esclave Libéré de toutes les entraves Dans des fulgurances de foudre Quand soufflera la brise Le vent du Nil bleu balayera la brouillasse Porté par l’écho du chant victorieux Le vespéral arc-en-ciel marquera le ciel Il dansera ton coeur Il dansera ton cœur Et il tombera  des cordes D'onde de bénédiction et de délivranc...

Murmures

1 Je pense aux terres lointaines Mystérieuses amantes Dans la nuit  qui m'enivre Quand le jour s'éteint Et que le soleil se couche à nouveau Porte de Montreuil dans une indécence Machiavélique dans les rues vides De Montreuil sous bois, sans bois Elle se fane la rose Qui ce matin encore était Bien épanouie et généreuse Me réjouissant l'âme Comme me réjouit mon rêve éveillé De partir sans rien attendre Vers d'autres terres 2 Le troubadour Place Beaubourg Disait en transe Pas de boulot, pas de métro, pas dodo Pas de métro, pas de boulot, pas dodo 3 J'ai marché Comme dans mon rêve Où tu me donnais la main «Marché aux Puces» Dans le bas Montreuil Au soleil de minuit J'ai marché à tes côtés En silence, sous la pluie Sur la ville cosmopolite 4 Quand j'ai eu du blues Mon cœur au lac de Vincennes A repris ses couleurs à l’ombre de l’arbre bleu Le même qui pousse Au bord du lac de Créteil Asile des cygnes immaculés Et...

HAÏTI

Que ne revient-il Le temps de la rédemption Quand se lira sur le fronton De chaque cœur de chaque âme Les termes sacrés de liberté Les termes du droit à l'égalité Et le souffle de la fraternité  ... Chant de volcans farouches en sommeil Chant d'homme Homme libre. Vu les yeux les bras au ciel levés Vu enfants sans jambes Femmes sans bras Vu coutelas Tonton Ma coute Vu la faim courant la rue Où s'accumulent des décombres Des hommes couchés en nombre En indescriptible désordre  Par solidarité mercantile En organisation non-gouvernementale Guidée par des généraux La grande armée des Amériques Piétinant   l'ombre sombre de Louverture Vaillant soldat des temps pénibles Temps insatiables Il y a comme toujours Des larmes et du cendre Dans le ventre de la terre Vu le père à Dieu criant Pour son fils et sa fille ensevelis A jamais démolis Haïti, comptant et recomptant En pagaille les enfants disparus Mais par la divine grâce P...

Ordre

Mettre de l'ordre Dans le désordre Qui s'impose A l'existence Ordre intangible Intransigeant Qui me sorte de l'ombre Où je sombre en ignorance Aveuglé et miné Par le matériel à consommer                                                  Consumé par mille et un soleils artificiels  oser Survivre au marché de l'hypocrisie Des rêves ensorcelés Oser sur cette terre en convulsion En exil involontaire Marcher sans se perdre Marcher le cœur à nu Insignifiant Devant le gigantisme De l'illusion de fraternité Insignifiant dans la foule qui se hâte Dans les dédales commerciales De la cité J'ai osé A ce qu'il me semble  Marcher sans me perdre Pour mettre de l'ordre Dans le déso...

Rien

Tout ce silence têtu Et cette distance Je n'ai pas osé Je n'ai pas pu M'en soustraire La vie comme un long fleuve Pollué, sans vie Tous les jours comme autant d'épreuves Aussi terrible que l'exil Chemin de tous les périls Je ne te l'ai pas dit Le poids des mots qui m'étouffent Je n'ai rien dit Comme par pudeur Pour ne pas casser le file Pour ne pas grossir le désespoir Je ne l'ai pas fait Engoncé dans un silence de plomb J'ai marché dans la lâcheté Ton regard chaque jour Me le dit, et le redit Ce silence obtu Dont je ne me défait Ne pas mourir Du poids du vide Ne pas s'en faire Des conséquences Même du trouble existentiel Rester en détour Loin de l'amour Et de l'idée essentielle Pensée bègue Truffée d'innocence

Tana

Les murs se dressent Comme des montagnes Qui ferment le ponant L’oiseau en grelot sur la roche Défie la vague, puis s’envole Oiseau migrateur, oiseau sans frontière Et moi au pied des cimes J’attends qu’il me prête ses ailes Pour voler vers toi, ma tendre, mon aimée Telle une jacinthe sauvage J’aimerais faire racine Dans tes jardins de merveille Me ressourcer à ta fontaine Compter avec toi les étoiles Le temps est bien long Plus rien ne me console Rude est l'attente De plus en plus, De jour en semaine Ton absence est une souffrance En mon âme qui s’étiole Le temps de l’automne Se fait long et monotone Ton absence m'encastre Dans un sinistre silence