Génocide

Me voici farouche

Farouchement debout

Me voici disant, ce qu'ils ne veulent pas entendre

La poésie des temps désenchantés

Unie à celle de la vie qui se meurt

Telle une fleur au soir d’une vie

 

Cette chanson des muses délaissées

Qui court dans le vent de septembre

Qui atteste qu'ils sont morts en silence

Malgré qu'ils étaient d'équerre et droits

 

Malgré qu'ils marchassent à pas mesurés

A la règle et au compas

Attendant que le soleil dissipe la brume

Ils voilaient la vérité-justice

 

Ils voulaient bâtir un édifice

Pour s'abriter des intempéries

Mais ils sont morts abattus

Par la furie et la concupiscence

 

Ils sont morts par les armes rebelles

Des anges de l'oubli

Qui au bien préfère le vice

Ceux qui ont de l'humanité juré la perte

 

Me voici farouche poète

Farouchement debout dans l'arène

Me voici disant leur honneur

Qu'à jamais ils méritent

 

Farouchement je déclame

Cette poésie des temps sans rêve

Brutal et génocidaire

 

Ils sont morts congolais

Ils sont morts africains

Ils sont morts libyens et irakiens

Ils sont morts syriens et soudanais

Ils sont morts par innocence

 

Ils sont morts par concupiscence

Ils sont morts pour la mine

Ils sont morts pour le pétrole

Aux côtés de leurs enfants violés

Dans une nihiliste folie

 

Ils sont morts de patriotisme

Ils sont tombés par communisme

Et pour la convoitise des hommes

 

Ils sont morts afghans

Des mains de talibans

Ils sont morts cambodgiens et vietnamiens

 

Me voici farouche
Farouchement debout
Me voici qui dit ce qu'ils ne veulent pas entendre
Cette poésie des temps hallucinés
Unie à celle de la vie qui se meurt
Telle une fleur au soir fanée

Je chante les génocides tus


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Nzeba

Envies