Souche (Mots bègues)
Saignante bûche
A terre couchée
Déchiquetée,
Éloignée de sa souche
pleurs étouffés
pleurs étouffés
Aux lois subies
Infestées
Aux mots de justice
Ocre rouge sang
Sans parole
Au silence dénudé
Froidure raideur
Hiver désertique
...
…de l’autre côté
Au-delà de l’horizon blême
Automnes et étés
Se brûlent les
souvenirs
Autrefois tenus
Dans les mains bègues
de la cité
Comme des racines
sans eau
Dans un oasis éteint
Rhizomes inféconds...
...
…l’histoire ne m’apporte
Ni passé, ni présent…
Mais un futur grelotant
...
…Oseras-tu dire
A ta femme en couche
A ton enfant naissant
L’aigre douceur de la
feuille de bananier
Ton verbe saura-t-il
évoquer la chenille
Le grillon ou la
sauterelle
Toi qui es parti…
Toi qui es parti…
...
Aujourd’hui tu as appris
Que ta vie n’a qu’un
prix
Corps mortel...
...Ton voyage n’est que
dérision
Illusoire changement
C’est une déraison…
...
...
...Dans ton exil aride
Seul et ivre du temps
La terre est sauvage
Ô! belle âme inconnue
Ce chemin aux mille
dilemmes
Voie des proses
brulées
Au solstice d’amours inachevées
Est celui que tu as pris…
...
Est celui que tu as pris…
...
…encore hier tu étais
fier
De l’amour d’être
Amour de faire
Amour de survie
Amour de suivre
Des voies
imprévisibles
Sentiers aux cultures
éventrées
Unions déréalisées
Parcours entendus…
...
...
...Ainsi s’ouvre l’étendue
Sur l’opprobre et le
mépris
Ici et maintenant s’ouvre
Mon cœur dans une ambigüe
neutralité
Ma lutte inachevée
Contre le tiers
Contre le quart
Du monde incivilisé
Batarde civilisation...
...
Batarde civilisation...
...
...Ma douleur détrônée
Abyssales abîmes…
Ici, maintenant
J’ai dans la bouche comme des épines
Des mots projectiles…
...
...
…J’ai marché la nuit
entière
Contre les verbes de réduction
J’étais comme une
simple illusion
Élémentaire éclaboussure
J’étais une métaphore…
...
...
Le cri torrentiel
Que j’entends au loin
Est comme l’écho
D’une mort sourde
Annoncée, longtemps promise
J’entends des
grincements de portes
Comme une déchirure
Dans mon corps recolonisé…
...
...
Le chant de la nuit
Est comme une
blessure
La liberté est en marronnage
L’orage emporte
La femme aimée
Violée par mon
bourreau
Il transperce ma
progéniture
Mon seul enfant à naître
Je reste sans voix
Impuissance…
Impuissance…
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