Contre-vox

Voici ces quelques notes faites sur les deux ouvrages intitulés 

«CARNET D’EXTRAITS DE CALEPINS d’Eric DEJAEGER et «POUR ADVENIR » de Jacques GIRARD. 

En effet, le premier, dans sa simplicité de langage est profondément touchant. Je me suis amusé avec son verbe, j’ai joué leur jeu, j'ai paraphrasé et même commenté. J'ai ouvert une piste personnelle, pas toujours évidente mais tout de même intéressante, qui m'a permis de marcher sur les pas de leur réflexion et poursuivre l'absurdité dans laquelle ils nous engagent : 

«Notre lit était si étroit que nous ne pouvions dormir qu’enlacés. Parfois, notre mauvaise humeur le rendait immense. » Ce bonheur d’aimer et d’être aimé ; cette force attractive de l’amour tel est « notre lit… si étroit ». 
 Mais la pique, la pointe, le mensonge, la colère, l'inquiétude, le stress amplifiés par «le mal-vie, le mal- être ou par la frustration, grossissait la peur de l'autre». Ainsi naissait la peur de soi, peur du tout.
 Notre lit devenait immense, nous dormions alors éloigné l’un de l’autre, ruminant de désarroi, saisi par l'angoisse. 
 Mais «les bûches flamboyaient dans le feu ouvert. Les flammes dansaient comme lors d’un bal viennois. Le lendemain, contemplant les cendres, j’essayais d’imaginer leur forêt d’origine. Difficilement. » 
Mais la nuit était chaude, même quand notre lit nous paraissait énorme, à cause de notre mauvaise humeur. Je me disais alors, pensant à la forêt : Nous t’avons pris ton bois, Nous voulons que tu nous en redonne, encore et encore. Soit belle et riche du bois qui réchauffe nos nuits, même quand elles sont moroses. 
«Le matin, quand les petits oiseaux chantent, il faut se lever, se laver, déjeuner et partir travailler Quand les petits oiseaux ne chantent pas, c’est la même chose mais pas tout à fait.».   Le lien se rompt entre la nature et moi. Je pense, inquiet, que le ciel n’est plus au dessus de moi, devant le silence de ce nouveau jour aussi triste que morose. Le soleil serait-il encore là ? Tu lis dans le noir. Tu regardes sans voir. Tu n'entends pas ces voix silencieuses . As-tu jamais cherché à saisir la vérité ? Elle est semblable à la liberté, Elle reçoit comme une poubelle, tout ce que nous lui confions! Parle peu, mais écoute surtout. Ne monologue pas. La vie est un dialogue. Tu feras ainsi de ta solitude, un moment riche en méditation. 
 Tu as raison de le dire: « …j’avais pris l’habitude de parler aux plantes qui m’entourent. Maintenant, quand je suis seul, je me tais et je les écoute. » 

Tu ne lis plus dans le noir, parce que tu t'entrouvres à la lumière, comme une fleur printanière.
 
«Quand on était petit, on jouait aux cow-boys et aux indiens. Maintenant qu’on est grand, on joue parfois au chat et à la souris. Les chats, eux, continueront éternellement à jouer aux cow-boys et aux indiens. C’est probablement pour ça que je n’aime pas les chats. »
 
Toi non plus, les chats ne t'apprécie guère. Tu porte la poisse du désert, tu la portes! C'est ton habit!

Comment vivre quand « l'eau a remonté le lit des rivières. L'eau est retournée dans les sources. L'eau a inversé le mouvement des résurgences. Pas dans mes rêves» Quelle différence faites-vous entre vos rêves et la réalité ? Si ce que vous dites dans les trois premières phrases n'est pas un rêve de désert et de poisse, Cela y ressemble pourtant. Nous vivons de nos rêves, nous rêvons d'exister, C'est un espoir. Mais je lis dans ton rêve, dans les trois premières phrases, un immense désespoir. 

«Aujourd'hui, c'est le dernier jour de l'humanité. Je ne suis pas curieux, mais j’attends demain avec impatience. Pour vivre la suite. » Cela s’appelle de l’espérance. Ne dit-on pas : « ne vous inquiétez pas du lendemain, Laissez le lendemain s’inquiéter de lui-même. «Dans une autre vie, dompté, asservi aux lois imposées, j’aimerais être un chien, esclave peut-être, mais  pas le toutou à sa mémère, ni le savant, ni le molosse monte-la-garde » 
Ne pas perdre sa personnalité 
Ne pas rester à l’ombre de… 
Ne pas être « ni le pa-patte à su-sucre. 
Juste un chien qui joue avec les gosses.  
Pourquoi dans une autre vie, 
Pourquoi pas dans celle que je traverse! 
Ne pas s'enfermer dans la pénombre, 
Aliéné.  
Hors de soi...hors des lois
Dans les nues. 
Dans les pâturages où paissent les moutons,
Où rôdent des aigles.   
Des moutons insouciants 
Face aux rapaces à l'affût.   
Le Berger dort. 
Il n'est pas mort le berger 
Dans les nues où courent les vents de l'ouest.   
Le chien du berger veille et aboie. 
 Il sent la meute qui s'approche.   
Ainsi se renouvelle le code millénaire.   
C'est la loi de la transhumance.   
C'est la loi dans la jungle.   
Le loup n'est pas loin.   
Ne le sommes nous pas nous mêmes?  
Loups, prédateurs impitoyables.   
Dans nos nues grises de rage,   
Marchent l'ours et le chacal–ailé 

Après la pluie viendra le soleil « Elle n'aura nul besoin de gestes, de prose ou de mimiques : Son regard exprimera tout. Je l’aimerais bien, ma paire de lunettes Qui me fera voir ce que je regarde ; moi-même sans doute. » «…Je ne sais pas où ils vont. Ils ignorent ce que j’écris. Nous ne nous saluons pas. C’est bien triste.» «Ils ne prennent pas le temps de voir ce que j’écris. Je le leur enverrai peut-être. Ils ne savent pas que j’écris ma vie, à l’encre rouge de leur révolte, De leur doute, voire de leur indifférence. Je leur offrirai la joie de se reconnaître dans ce que j’écris. En souffriront ils aussi peut-être. C’est bien triste.».        
«J’ai parfois l’impression que le ciel est tout proche. Si proche qu’il me suffirait de lever le bras et de refermer les doigts pour le cueillir. Mais le ciel est beaucoup plus bleu à portée de main que dans la paume.». N’est-ce pas! 
«J’ai alourdi »: J’ai, veut dire s’endormir sur ses lauriers. Comment voler aussi haut quant on est lourd de l’objet en sa possession ? Même avec des ailes de faucon, cela semble difficile. Je suis, veut dire suivre, et, suppose que l'on peut encore voler. Même sans ailes; aussi haut que les montagnes. Parce que l'on existe entant que soi-même. 
«Depuis peu, les montres n'indiquent plus rien de concret, Les horloges tournent sans raison et les réveils ne font plus bondir personne hors du lit. Normal : j’ai décidé, depuis peu, de prendre le temps. M’alanguir dans la paresse, comme un opossum Rien de plus normal» : 
Le temps par nous existe 
Nous le créons chaque jour 
Dans nos rêves de chaque instant 
Il est notre invention 
Quand de rive en rive 
 L'illusion nous mène 
Dans cette chimère 
L'existence 
La saison revient digne et fière 
Nous rappeler à l'éphémère 
Sans aucune nuance 
Elle nous ramène 
A notre lot de misères 
Notre belle imagination 
Mais chaque moment 
Chaque matin porte sa fleur 
Vie unique qui se renouvelle 
Aux arcanes du grand mystère 
Chaque moment 
Porte la vie 
Le firmament s'ouvre au soleil 
Prince de l'univers 
Dans nos cœurs où s'épanouissent Iris et roses 
Amours et innocence 
Le temps malgré tout nous emporte 
Même si 
Par lui seul jamais il n'existe 
Nous le créons chaque jour 
Dans nos rêves de chaque instant  
Dans notre alchimique entendement
 
 «Nous attendons, que passent les amis, chez nous. Même en coup de vent. Et même pendant moult agapes Nous ne sommes pas allergiques à la poussière. Ni à celle qui recouvre les bibelots qui garnissent les meubles. Nous attendons qu'ils passent demain encore, et le surlendemain aussi. Dès qu’une averse éclatait, nous sortions pour construire des bonshommes de pluie. Le plus difficile à faire tenir, c’était le nez.». 
«Dans mon premier cahier d'écriture, il n' y avait rien d'intéressant, Sauf les pâtés d'encre et les gribouillis dans les marges. j'avais sans doute peur que l'on ne déchiffre mes signes ! Ou alors, en avions nous perdu le code!». 
«Se protéger, ne pas prendre froid. Avoir un toit ; un abri sûr, même provisoirement.» Dans ce « petit coin de ciel gris-bleu. que de soleil, que de liberté! C’était ta vérité. C’était le bonheur adéquat. Le bonheur pour soi! 
«Devant porte close, autant repartir. Il y en aura peut-être d’autres d'ouvertes, celles dont nous aurons la clé. Porte fermées, aux cœurs éreintés, gardés dans l’ignorance… Que se cache-t-il derrière toutes ces montagnes de paradoxes? Il vaut peut être mieux ne pas le savoir!». 

«Sur son tronc étaient gravés un cœur et deux initiales. Le bûcheron refusa toujours d’abattre l’arbre : L’une des initiales le désignait et il ne su jamais rien de l’autre.» Avait-il vraiment envie de le savoir ? Il fallait qu’il laisse au temps le temps. Il le saura, peut être, un jour ! 
«Le chemin des tempêtes d’étoiles. L’auteur estimait qu’avec un titre aussi beau, L’imagination de ses lecteurs pouvaient faire le reste ». Quelle suffisance ! Il y a comme un grain d’égoïsme dans cet acte. Est-ce par ignorance ou par manque de courage, un manque de rêve. 

«…Ils se battaient… Morphée était manchot…Malgré ma fatigue et ma faiblesse, je partais travailler comme si de rien n’était.». Surtout, je ne voulais pas me livrer, Ne pas étaler, ne pas dire, ne pas intéresser, ne pas se faire plaindre. Les poches sous les paupières parlaient quand même. Les larmes du ciel parlaient de même… Qui entend la mer, entend la vie. Il faut l’écouter, s’oublier dans elle. Il nous faut de bien plus grandes oreilles. Aussi grandes que les coquillages. Ce lit fait et défait, qu’il soit immense, Qu’il soit étroit, même quand on nous croit mort, Nous le faisons et le défaisons, au gré de nos humeurs. Catin des putains de monde ! Ces oiseaux noirs perchés dans la haie me rappellent au monde ; J’accroche à la vie, mes rêves d’enfant et mon espoir. Ils me rappellent à lui et au temps consommé. Ils me rappellent les moments qui se créent. Ne prends pas peur. La vie est encore devant toi»..

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