PolYymages

Ces jours qui viennent m’inquiètent avec leur lot de doute et de catastrophes.
Hier, Paris m’a montré la dureté de l'existence. Le feu dans les taudis, le feu dans les cœurs d’enfants, le feu rappelant l’horrible vérité, le mépris, la vanité aussi.
Alors même que le s vingt et unième siècle est déjà dans sa cinquième année et malgré les grandes évolutions scientifiques et technologiques, l’humanité est loin d’avoir compris le sens des valeurs que sont : la liberté, l'égalité, la solidarité et la fraternité.
Paris, hier, était au plus fort du tourment, le feu mettant au grand jour ce que chacun sait mais sur quoi on préfère fermer les yeux et les oreilles.
Et souvent on entend les mêmes réflexions insensées :"ils ne sont pas comme nous",
«On ne peut voir que leur sourire», «ils sont comme les enfants», «ils n’ont qu’à rentrer chez eux» etc.

Il est de nos jours difficile de savoir à qui se fier !
Le politique promet des mesures et des solutions vagues.
L'humanitaire fait de son mieux pour alléger cette misère, mais avec quels moyens et au prix de combien de sacrifice?
Et cela dure depuis trop longtemps déjà…Combien de temps encore?

Il y a quelques mois, la terre s’est ébranlée; les océans se sont déchaînés, le "tsunami" a ravagé des pans entiers des pays.
Les consciences se sont mobilisées pour venir à l'aide la veuve et l'orphelin.
Il y a quelques jours, "Katrin" est passé en Amérique, laissant derrière lui une énorme désolation.
Les secours ont tardé à se mettre en place; le «super ministre de… et le vice du vice-président étaient en vacance! Devant cette épreuve, devant cette loi naturelle des éléments, le pays le plus puissant du monde a donné la preuve de ses limites.
Quelle leçon en a-t-il tiré?

Pendant ce temps, la guerre continue en Irak, comme en Tchétchénie, en Afghanistan, au Congo, en Colombie, en Bosnie comme au Soudan et au Pakistan.
Les enfants et leurs pro géniteurs crèvent de faim et de "SIDA" au Niger comme au Zimbabwe, comme au Rwanda et aux Philippines!

En attendant, les "puissants" continuent le combat contre le terrorisme. Ils cherchent toujours les auteurs de l’atteinte abominable contre la démocratie… Dans le même temps, les navettes vont dans l'espace, les "sondes" nous indiquent les perspectives d’une vie possible sur d’autres astres, et, le tourisme vers l’au-delà a commencé à coup de milliard de dollars…alors que les bombes déciment chaque jour les Iraquiens, les palestiniens, les israéliens et les sri lankais

Que signifient aujourd’hui, comme hier, les termes sensés caractériser la civilisation: démocratie, paix, liberté, égalité, fraternité, citoyenneté, humanité?
Que doit on entendre par "civilisation"? En quoi l'homme d'aujourd'hui est-il un tant soi peu supérieur à celui dit des cavernes?

Loin de donner de leçon à quiconque, je tiens à souligner que les jours qui viennent n'augurent rien qui vaille pour l’homme.

Je ne suis ni pessimiste, ni moraliste.

Je pose des questions que se posent tous ceux qui aiment encore la planète bleue et toutes ses merveilles dont nous sommes. Je la pose à ceux qui croient décider du sort du monde!
J'en appelle à l'humilité qui passe aujourd'hui pour une valeur de faiblesse! J'en appelle à leur intelligence et à leur sens d'interdépendance collective, qui fait que la terre, où que l'on soit appartient tous les êtres qui y vivent! J'en appelle à leur conscience des vraies valeurs de la vie, notre rançon commune!
A quand le partagée équitable des acquis scientifiques, technologiques, culturelles?
Quand comprendrons-nous enfin que la cupidité et la concupiscence ne peuvent que nous garder dans la vanité, augmentant notre vulnérabilité, et notre obscurantisme.
Combien des rois, combien des princes se croient immortels alors qu'ils ont déjà les pieds au bord du précipice! Nous sommes la terre: nous naissons d'elle et nous mourrons en elle

Je ne suis qu’un simple mélancolique!
Ne pensez surtout pas que je sois pessimiste. Je ne suis pas morose non plus. Je suis un petit peu fou peut être. Je ne veux donner de leçon à personne. Je mets le doigt sur des sujets qui nous concernent tous...et qui gênent...

Les jours qui viennent m'inquiètent déjà. Que faire pour advenir ?

Comment faire pour ne pas être victime de cette dérive aussi effrayante et dévastatrice qui centre toutes les valeurs sur la force financière et militaire.
Que signifie la dignité pour tous ces enfants, ces femmes et ces hommes que l'on ne regarde plus que par télé ou journaux interposé ? Ces hommes "abonnés" à la pauvreté durable et au "Fond de Misère Internationale"? Ces femmes condamnées à procréer pour et dans la "Banqueroute Mondiale" ?
Que signifie la démocratie sans dignité individuelle ?

Je suis mélancolique !



Semblables Indifférences,
Aux nues fissurées accrochées,
Diaphanes existences,
Amours obscures

Vos philosophies sans référence
Devant des portes d’âmes closes
Aux civilisations Wisigoth
Civilités pygmées et « hottentotes »

Vos cœurs interdits
Aux larmes innocentes
Enfants martyrs
Aux portes d’indifférences
Serrure en mots
Passe indéchiffrable

Vos cœurs interdits
Aux cris étouffés
De Sarajevo
Pleurs de Soweto...
De Tchétchénie
Et d’ Abidjan

Les cris du Congo ensanglanté
Kongo asservi, vilipendé
Pleurs du Rwanda
Et du Burundi en génocide

Dans vos cœurs en voile
Où dorment en ban lieues
Insécurisés, ethnicisés
Gardiens d'immeubles
Et police municipale
Veillant sur nos nuits agitées
Pour la démo, la Démocratie

Du Démocrate encanaillé
Libérales philosophies
Libertés hasardeuses
D'une économie libérale
Démocratie des peuples
Liberté?


Portes

A la porte
Du bureau du directeur
Le Maire du canton
Déverse sa philosophie
Demain… demain dit-il

Derrières les portes
De secrétaires particulières
Il y a une sortie de secours
Molletonnée

J’ai marché longtemps
Sans compter le temps
Pour cet emploi que je n'ai pas eu
Demain… demain dit-il

Marre de patience impertinente
Par machiavélique décret
Du ministère j’entends
Demain…demain dit-il
Marre d'entendre
Discours sans amour

Rivières sans fond
Porte close sur la rue
Porte sans issu
Pour poches sans le sou
Le vent apporte des feuilles mortes
Il faut user de la pelle
Les fleurs et les fruits se fanent
Aux arbres incestueux


Quelle réponse donner à ce que nous vivons aujourd'hui ? Avons nous réellement compris le sens de toute cette violence qui s'est répandue par le feu et par la destruction ? Avons nous pris la mesure du message qu'une partie de la jeunesse nous adresse, mettant ainsi en cause le système de gestion de la société, les politiques diverses de "démocratisation" et d'intégration menées depuis près de quarante ans en direction des populations dites de l'immigration ?

Il y a eu certes des volontés. Moult initiatives ont été prises pour construire (reconstruire) ce que certains dans une folie de doctrines avaient décidé de casser (nazisme, colonialisme par exemple).
La redynamisation de l'industrie vouée à la production des biens et des services exigeait la participation d'une main d'oeuvre importante que ne pouvaient plus fournir les seules populations des pays directement touchés par la guerre meurtrière de 1939 à 1945. Il a fallu que l'on recourt à ceux qui aujourd'hui constituent cette population dite d'immigré.
Les hommes et les femmes de cette population sont venus apporter leur contribution à l'effort de redressement, ayant pour la plupart du reste pris part à la reconquête de la paix, alliés à la défense de l'identité et de l'intégrité de la nation de tutelle. Ils ont ainsi contribué à assurer la prospérité et la richesse matériels et économiques des pays hôtes.

Mais il n a pas été tenu, bien souvent, compte de tout ce qu'ils comportent d'entité culturelle. Leur problème de conservation de l'espèce, par exemple, ne semble pas avoir été pris en considération suffisamment à temps. Les effets découlant des rapports qui devaient nécessairement s'établir entre eux et ceux qui le accueillaient n'ont pas suffisamment été étudiés et restent dans la plupart des cas mal compris. Et bien souvent, ils sont restés en marge, ignorés, méprisés, humiliés.
Il est bien évident que les trajectoires d'évolution sociale ne devraient pas être les mêmes pour tous, mais la part de ceux qui ont subi et souffert de frustration et d'isolement est restée proportionnellement plus importante.

Le déficit d'éducation que l'on constate dans cette population s'est vite accru, devant le manque d'intérêt éclairé et des moyens de mis en oeuvre pour aider au développement et à l'épanouissement dans le nouveau milieu devenu de plus en plus exigeant en énergie de travail tant intellectuellement que physiquement.
La concurrence dans l'employabilité étant de plus en plus forte dans un champs économique qui paraît rétréci par la montée des nouvelles techniques et modes de production, nombreux se sont vu poussé au découragement et au désespoir, n'ayant pas suffisamment ou même totalement développé des compétences, de capacités, exigées.
Ce déficit de l'éducation a trouvé son champ d'accroissement dans une sorte de démission générale devant la responsabilité de formation et d'initiation à la vie, qui semble frapper les acteurs gouvernants, qui au nom des principes dits d'émancipation et de modernité, n'ont plus considéré l'éducation des enfants qu'en terme de droits, occultant (par le biais de certaines lois et décrets) l'enseignement rigoureux et équilibré des devoirs.
Tout ceci a largement contribué à asseoir la plus grande majorité de ces populations, devenues citoyennes et partie prenante, dans l'ignorance et l'inconscience du sens de la République. La perception de la devise liberté, fraternité et égalité se trouve ainsi altérée et ne sert plus de moteur, ni de ciment.
Et quand les gens sont dans l'ignorance, non pas que cela ne soit d'aucune façon excusable, il est évidemment incontestable que le seul langage à leur portée est celui de la brutalité. On reste dans le monde du suicide. Dans la zone du nihilisme.
N'ayant plus rien à perdre et poussé dans les derniers retranchements de la misère intellectuelle (tenant inéluctable de la misère économique), leur réaction est inattendue et toujours empreinte d'une violence incontrôlable.
Quand j'entends parler ceux qui sont sensés apporter des solutions à cette situation suicidaire, j'ai peur et j'en tremble de plus belle. Nous ne pouvons plus faire l'économie des moyens pourtant. La réponse répressive reste un amplificateur certain et démolisseur.
Il faut punir certes, mais il serait important d'abord de se poser la question de savoir quelle réponse donner au mal être de ceux que l'on veut sanctionner. Avons nous réellement compris les causes de leur trouble? Pourquoi ont ils choisi de se "suicider" Pourquoi veulent-ils s'immoler au lieu d'user de leur faculté de communication démocratique.
Bien évidemment, il y a les destructions déplorables des biens et des infrastructures, il y a la peur que cela installe!
Quelle responsabilité avons nous dans leur échec et comment pouvons nous les aider à ne pas y succomber?



Parmi cette jeunesse, nombreux sont ceux qui vivent leur situation en terme d'exclusion. Ils pensent que la République à laquelle ils sont sensés appartenir n'accorde le bénéfice de la production économique qu'à une catégorie bien déterminée des citoyens. Cela est le cas quand on les interroge sur l'emploi comme sur l'éducation, donc sur la société. Le nombre de jeunes de 12 à 21 ans qui ont décroché du système est de plus en plus grand et de plus en plus inquiétant.
Il se pose ici la question de l'état dans lequel se trouvera le monde dont ils auront à assurer la gestion dans un avenir, ô combien, si proche.
Les acteurs au niveau de l'encadrement de ces jeunes sont depuis dépassés par la situation dans laquelle ils se sentent démunis et impuissants. Comment leur parler? Que faire pour leur faire entendre la réalité? Comment assurer son autorité devant cet être en mutation, dans un environnement souvent éprouvant et ardu?
Il est indéniable que les moyens importants ont été déployés pour aider à l'accomplissement de la mission de l'école. Mais les parents entre temps se sont vus confronter à des difficultés d'adaptation et à des règles de plus en plus contraignantes sur le marché du travail.
La plupart de ces jeunes pensent qu'il faut une préférence; la sélection est nécessaire certes mais elle doit se justifier par les capacités à faire, à s'adapter, à répondre et à être soi-même.
Cependant, comment peuvent-ils y parvenir aussi longtemps que les structures mises en place à cette fin restent pour une grande majorité frappées par le désengagement de l'état et de ses organes exécutifs de l'action d'éducation et de formation ? Comment peuvent-ils évoluer dans un cadre urbain où se retrouvent concentrés des populations souvent issues de même origine ayant une forte propension à se renfermer dans des us et coutumes en inadéquation totale avec l'esprit républicain?
La République est une valeur commune dont le bénéfice de la production économique, culturelle, technologique et scientifique devrait profiter de manière équitable à tous ses enfants sans distinction de couleur, ni d'appartenance à un groupe religieux, philosophique ou politique. C'est en cela qu'elle est laïque.
La solution est d'une certaine manière à la portée de toutes les instances. Tous peuvent et doivent y contribuer. A condition de garder à l'esprit l'idée que nous oeuvrons pour une même cause: celle qui mène à plus de liberté et de progrès dans la démocratie.
Nous ne pouvons y accéder qu'en cherchant ensemble les voies d'une socialisation paisible et juste. Que l'on soit de gauche, de droite, du centre ou de l'extrême, il est clair qu'en se jetant la pierre et en clamant chacun dans son petit coin son innocence, nous ne ferons qu'envenimer une situation dans laquelle nous sommes tous responsable. Contrairement à ce qui a souvent été dit: l'enfer n'est pas toujours l'autre; l'enfer très souvent c'est soi-même.
Il est urgent que les uns et les autres, communistes, socialistes, gaullistes, anarchistes, et j'en passe, s'interrogent honnêtement sur les conséquences des dérives socio-économiques de leurs idéologies; de leurs politiques.
La France ne peut que se réjouir du métissage culturel et social dont elle se réclame. L'admettre c'est donner du sens à une mondialisation basée sur un partage équitable des droits et des devoirs. Elle ne peut prétendre à une place de puissance universelle que si elle ne laisse pas de côté une grande partie de ses ressortissants qui vit dans le doute et le désespoir face à leur identité, leur citoyenneté, leur effort de symbiose. C'est là le point de départ d'une lutte commune et juste contre la "fracture sociale", pour l'égalité des chances.

L'école étant le lieu où doit se construire la citoyenneté, sa laïcité est mis en péril par le manque des moyens de mise en oeuvre du rôle qui lui revient. Il est aussi déplorable de constater que bien souvent elle soit en proie à des interventions d'acteurs inexpérimentés dont les motivations diverses éloignent des objectifs.
Il est temps que l'on sorte de la langue de bois qui consiste à se faire passer pour les meilleurs alors même que l'on fait pire que ce que l'on condamne.
Il est temps de reprendre le dialogue, non pas dans un cadre partisan, mais en redonnant confiance à ceux qui doivent réellement porter la charge d'éduquer la jeunesse. Je pense ici en premier lieu aux parents qui ont le sentiment d'avoir été dépossédé de leur autorité, à l'école qui a besoin de plus de moyens en hommes, en ressources et en infrastructures, aux associations qui ont besoin d'un encouragement logistique et financier pour mener à bien leur rôle de liant du tissu social, aux élus qui doivent répondre aux attentes de plus en plus complexes des citoyens.
Ce ne sont pas les moyens qui manquent à la France. Ce ne sont pas les idées positives non plus. C'est la volonté, la capacité à regarder la réalité sereinement, afin d'y appliquer des réponses efficaces et justes qui permettent de faire entendre la devise de la, République: liberté, égalité, fraternité.

J'ai parlé du suicide et de l'esprit "aparthéicide" qui gangrènent la cité. J'ai la douloureuse sensation que l'amalgame continue dans les esprits. Les intervenants dans les différents médias semblent d'accord sur la gravité de la situation de nos villes. Mais il est dommage de constater que les solutions envisagées ne prennent pas encore en compte les facteurs qui sont à l'origine de ce dysfonctionnement: Il s'agit de combattre à la racine les raisons du sentiment d'humiliation, de mépris et de rejet d'une partie importante des citoyens issus de l'immigration ou natifs de ce pays.

Il s'agit de considérer que cette citoyenneté ne peut être pleinement admise que si les droits et les lois protègent réellement tous ceux qui prennent part à la vie de la cité.Elle ne peut en aucun cas souffrir de demi-mesures ou même de politiques partisanes qui divisent et encouragent l'injustice et la misère!

J'ai parlé de mérite. Je ne suis pas en cela proche de l'idée émise par notre Ministre de l'intérieur d'une "discrimination positive". Car celle-ci comporte les germes de l'arbitraire!

Il y a depuis peu une forte tendance à chercher le bouc émissaire. Certains considèrent que l'une des causes du malaise vient de la polygamie, d'autres voient dans ce que nous avons connu et qui nous a laissé dans un grand désarroi, une manipulation de courants religieux extrémistes. Je pense que c'est trop simpliste et facile d'accuser quand on a plus envie de faire l'effort d'apporter de solution adéquate qui conforte la démocratie. Je dis que cela est à mettre sur le compte d'une certaine démagogie machiavélique qui nous a conduit aux événements malheureux que nous avons connus.

D'ailleurs, je ne crois pas qu'il n'y a eu que les enfants issus des "foyers polygames" ou ceux appartenant spécifiquement à quelques mouvements religieux extrémistes dans les destructions et les incendies qui ont touchés nos contrées.
D'ailleurs, il est difficile de comprendre que la loi contre ladite polygamie ne soit jamais mis en application comme il se doit. On a l'impression que certaines politiques l'encouragent. C'est pareil pour les mouvements religieux qui semblent jouir du flou que leur offre la loi républicaine!

J'ai, depuis que je me suis arrêté, suivi plusieurs débats télévisés. J'ai écouté plus d'une personne parler dans la rue ou dans la cité où je réside, donnant chacun son point de vue sur ce mal socio-économique dans lequel nous nous embourbons.

Je ne sais pas pourquoi le sentiment de malaise et de mal-être continue. Il m'enlève le sommeil et va en s'amplifiant!

D'aucun m'ont fait remarqué " ma tendance" à faire de la prédication et à évoquer sans cesse des questions "sinistres". Je reste convaincu, cependant que rares sont les personnes qui tiennent un discours constructif et apaisant.

Surtout depuis qu'il y a eu à l'assemblée une loi sur l'apprentissage du fait de la colonisation ! Sous le prétexte de reconnaître les services rendus à la nation par une minorité "longtemps laissé pour compte", elle est arrivée comme pour enfoncer le clou !

Les historiens essaient de s'en défendre. La "gauche», disent certains, dormait quand cette loi est passée devant les deux assemblées !

Peut-on faire le bilan d'une souffrance quelle qu'elle soit ? Sera-t-il positif ou négatif ? Il y a toujours un coupable dans ce qui s'est passé, est-ce une raison pour le ressasser?

Toutes ces questions exigent certes des réponses, mais je ne pense pas que, ne s'appliquer qu'à cela soit le plus important, surtout en ce moment!
Et pourquoi tout ceci à la veille d'échéances politiques de grande envergure (élection présidentielle)?

Comment faire pour vivre ensemble ? Ne devrions nous pas nous donner le courage de regarder notre histoire "commune" sans se voiler la face?

J'aimerais que ceux qui pensent mieux interpréter la "laïcité" m'expliquent ce qu'ils entendent par la différence à intégrer entre la "démocratie" et la "république". Pour ma part, je prends le risque d'affirmer que la démocratie est l'essence même de la république et qu'il n 'y a pas de champs plus propice à son expression que la république. Je pense ici à Monsieur le député-maire d'Evry*, qui se veut élu et non homme politique; Je n'ai pas lu son livre - La laïcité en face - qui a, sans aucun doute, le mérite d'avoir été commis, J'ai eu l'impression qu'il y a une certaine confusion dans sa pensée de réforme - je dirais même - une contradiction. Il admet être issu comme des milliers d'autres de l'immigration, il est fier d'avoir gravi les échelons sociaux qui font qu'il soit où il se trouve aujourd'hui, mais, en même temps, il s'autorise à refuser à d'autres le droit d'une prise de position libre sur les affaires de la nation dont ils sont légitimement partis.

J'ai écouté les arguments de Monsieur M. Gallo*, pour qui j'ai un profond respect. J'avoue avoir été choqué par certains de ses propos notamment quand il estime qu'il existe une échelle entre les "crimes contre l'humanité". Je ne pense pas que ce soit là une façon de penser objective et porteuse d'apaisement.

Nous devons combattre en tant que "démocrates et républicains" toutes formes d'actes commis injustement et arbitrairement contre "l'homme" en vue de l'assujettir ou en vue de l'éliminer (par quelques moyens criminels que ce soit) du fait de son appartenance ethnique, politique ou religieuse... il s'agît de l'humain d'où qu'il vienne et qui qu'il soit.Tel devrait être à mon sens, et, par principe, l'esprit des "droits de l'homme".

Il y a eu des victimes et des bourreaux! Il y a eu des apports comme des privations, si nous ne faisons pas attention, il y en aura d'autres ! Tout cela se sait!
Est-ce pour cela que nous devons continuer à nous regarder en chiens de faïence?

Pour en venir à ce qui se passe aujourd'hui dans nos cités, il se pose une question claire mais complexe : les jeunes se sont exprimés avec violence parce que "nous parents" ne leur avons pas donné réellement les moyens de s'exprimer autrement. Leurs actes sont condamnables! Mais nous devons en partager la responsabilité ! Etant donné que nous leur avons accordé des droits (tous les droits) dans une belle charte et nous n'avons pas su leur apprendre leurs devoirs!

Nous leur avons "confisqué", pour des tas de raisons, certes, les "armes" nécessaires à leur adaptation au monde.

Et, comme dans bien d'autres domaines, où la question du pouvoir et de l'économie font loi, nous voulons aussi leur appliquer la méthode bien connue: "diviser pour mieux régner" ! Alors, notre langage éducatif à leur adresse n'est plus que placebo. Quel gâchis !

Je suis immigré et anciennement colonisé. Je suis fier de me dire "français", malgré que je sois confronté, au problème de mépris, d'humiliation et de rejet! Je continue de participer pourtant à l'effort de construction et de progrès de ce pays qui m'a redonné le sens de la citoyenneté.Mes aïeuls y ont de même contribué en donnant leur sueur et leur sang, pour la liberté!

Cela ne veut en aucun cas dire que je doive renier mes racines ! Je suis nègre et fier de l'être!Je suis fier d'appartenir à une France multiculturelle! Je reste convaincu que cette France ne peut tirer le maximum de sa puissance qu'en prenant en compte cette réalité!

Comme tant d'autres, je suis conscient de mon "métissage" culturel. Je ne peux pas dire "connaître», avec évidence, mon histoire dans tous ses différents registres.
D'ailleurs, je ne pense pas qu'il y ait un seul africain qui se dise culturellement "authentique" de nos jours ! Ceux qui y croient encore ne sont pas en phase avec cette époque! S’il y a une philosophie senghorienne dans laquelle je resterai toujours rattachée, c'est celle qui parle de "symbiose"! Le vingt et unième siècle sera celui de la "symbiose", c'est à dire celui du métissage! Y a t-il encore un seul "occidental" qui se dise de souche ?

Comme moi, la majeure partie de la population occidentale est le fruit du brassage des peuples provoqué par les différents mouvements de "colonisation" et de "guerres" ! Seuls les "scientifiques" et les "historiens" dévoyés nous diront le contraire!

Je suis fier d'avoir apporté à la France une part de moi-même.Je ne peux en aucun cas comprendre ceux qui me parlent "d'enfants issus de l'immigration"! Il y a dans cette expression un fond aparthéicide et politicien ! Je voudrais qu'ils sachent une bonne fois pour toute "qu'aux âmes bien nées" la valeur n'appartient pas à la couleur de la peau.

Et comme Paul Virilio, je ne comprends pas que les dits " républicains " acceptent de " parler des banlieues comme si elles ne font pas partie de la ville ". Comment peut-on parler de nation alors même que l'on justifie la mise à l'écart d'une partie de ses membres sur la base des origines?

La France est polychrome, qu'on le veuille ou non !

Nous devons confronter nos histoires, certes, à condition que cela se fasse en dehors de tout complexe de supériorité comme de tout complexe d'infériorité ! Il nous faut rechercher les points qui nous réunissent au lieu de sombrer dans des querelles inutiles stériles, au risque de redonner des arguments destructeurs à ceux qui prônent un retour aux systèmes archaïques qui ont fait tant de mal à l'humanité !

Le problème des banlieues n'est pas spécifiquement français. Il est européen et même international! Ce qui s'est passé récemment en Australie en est la preuve! Comment partager les acquis technologiques, les avancées scientifiques etc.
Comment distribuer équitablement les savoirs ? Comment faire pour admettre et faire admettre que la terre est notre patrimoine commun? Tel est la série de questions que devrait se poser sereinement chacun de nous !

Nous devons arriver à nous former et à former à la citoyenneté ! Apprendre à partager l'espace et le temps ! Est-ce vraiment une utopie?

Le malaise des banlieues s'enrichit du sentiment profond d'une indifférence dans le traitement ségrégationniste d'une certaine couche de la population. Il est faux de penser qu'il ne concerne que les enfants dits de l'immigration! Il touche aussi bien les jeunes noirs français, arabes français, asiatiques français que ceux issus des campagnes! Il y en a peu à l'abri de ce que l'on peut aussi bien appeler : la "mal vie"!


Plus une seule
Larme ne perle
Larme torrentielle
Sur ce masque
De circonstance
Plus un seul
Cri n'émane
De cette gorge
En cataractes
Plus une seule
Larme ne perle
Larme torrentielle
Sur ce masque
De circonstance
Plus un seul
Cri n'émane
De cette gorge
En cataractes
Perce-neige

Ce soir
La lune éclaire bleu l'hiver
Je voulais dans ta voix lire
L'émotion nacrée du soleil
Au bord de cette mer tourmentée
Et sans joie
Tu parles en blues
Comme moi



Et le ciel gris reste coi
Il redit les mêmes histoires
Avec les mêmes verbes vides

Elles sont fanées les Fleurs
Que je pensais offrir au temps
Je me lave les pieds
Dans la rosée froide
D’une matinée flegmatique
Un grain timide d'amour
Comme ce perce-neige
Pousse dans mon coeur

A l'orée du printemps
Qui s’annonce
Que vais j’en faire

Alors que sur la mer en givre
Et en houle voguent ivres
Mes mots qui se heurtent aux vagues
Aux roches cassantes de la berge
Grève de l'océan de ton silence

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